- crinoline
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1 ♦ Vx Étoffe à trame de crin.2 ♦ Par ext. (1856) Armature de baleines et de cercles d'acier flexibles, que les femmes portaient sous leur jupe pour la faire bouffer. ⇒ panier. Robe à crinoline. Les femmes « imitant toutes, à l'envi, l'impératrice Eugénie [...] balançant leurs crinolines énormes » (France).crinolinen. f.d1./d Jupon bouffant maintenu par une cage de lames d'acier et des baleines, à la mode en France au Second Empire. Robes à crinoline.d2./d TECH échelle à crinoline: échelle de secours munie d'arceaux servant de garde-corps.⇒CRINOLINE, subst. fém.A.— Étoffe à chaîne de lin et à trame de crin utilisée pour la tapisserie et l'habillement. Col, jupon de crinoline. Ces affreuses et frauduleuses sous-jupes en crinoline (BALZAC, Cous. Bette, 1846, p. 50).B.— P. méton.1. Vaste jupon bouffant, primitivement en étoffe de crin, garni d'abord dans le bas de lames souples et de baleines, puis constitué par des cerceaux métalliques reliés entre eux par des rubans de toile sur lesquels le tissu était cousu. Jupe, robe à crinoline. Ce qui est embêtant, dans tout cela, c'est que j'ai un des cerceaux de ma crinoline qui s'est rompu (HUYSMANS, Sœurs Vatard, 1879, p. 154). Une vieille dame en robe feuille morte à volants, que gonflait une crinoline majestueuse, s'approcha de nous (A. FRANCE, Vie fleur, 1922, p. 328).2. P. ext. Robe ample et bouffante. Sur des bancs, des dames en crinoline et en cachemire (MORAND, New York, 1930, p. 70).3. P. méton. Personne portant une crinoline. Vous ne pouvez rien imaginer de plus drôle qu'une crinoline entrant dans une gondole (MÉRIMÉE, Lettres ctesse de Montijo, t. 2, 1870, p. 119) :• Que de fois on m'avait conté cette histoire! Les soldats en bleu sombre autour de la crinoline indignée, le drapeau tendu en travers de la rue, l'officier à barbe discutant avec la dame rebelle, cette scène était pour moi une des plus importantes de toute la guerre de Sécession.GREEN, Journal, 1932, p. 91.— Spéc., arg. Dame de cartes à jouer, vêtue d'une robe ballonnée (d'apr. CARABELLI, [Lang. pop.]; FRANCE 1907).Rem. Lar. 20e et QUILLET 1965 attestent affût à crinoline, désignant l'affût de pièces d'artillerie légère (placé en abord sur le pont, sur la passerelle ou la tourelle d'un navire), en raison de la forme évasée de sa sellette rappelant vaguement la forme d'une crinoline.Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. 1878 et 1932. Étymol. et Hist. 1. 1829 « étoffe de crin et de lin » (Journal des Dames et des Modes, 15 août, p. 360 d'apr. Greimas ds Fr. mod. t. 17, p. 288); 2. 1848 « jupon rigide et bouffant servant à soutenir la jupe » (FLAUB., Champs et grèves, p. 381). Empr. à l'ital. crinolino, attesté aux sens 1 et 2 dans la 1re moitié du XIXe s. (Carena ds BATT.), composé de crino (crin) et lino (lin). Fréq. abs. littér. :56. Bbg. HOPE 1971, p. 444. — MAT. Louis-Philippe 1951, p. 217.
crinoline [kʀinɔlin] n. f.❖1 Vx. Étoffe à trame de crin.➪ tableau Noms et types de tissus.2 (1848). Anciennt. Jupon fait de cette étoffe pour soutenir la robe. Spécialt. Jupe de dessous, garnie de baleines et de cercles d'acier flexibles, que les femmes portaient pour faire bouffer les robes. ⇒ Bouffante, panier. || Robes à crinoline.1 (…) les femmes (…) imitant toutes, à l'envi, l'impératrice Eugénie (…) balançant leurs crinolines énormes qui nous semblent aujourd'hui burlesques (…)France, la Vie en fleur, XXV, p. 279.2 Ces gens, qui aujourd'hui sont authentiquement des fantômes, se tiennent devant nous, comme leurs revenants pourraient le faire, vêtus de spectrales redingotes et de fantomales crinolines.M. Yourcenar, Archives du Nord, p. 196.♦ Par métonymie. Femme portant une crinoline (→ Jupe, jupon).3 Vous ne pouvez rien imaginer de plus drôle qu'une crinoline entrant dans une gondole.Mérimée, Lettres à la Comtesse de Montijo, 1870, in T. L. F.3 Mar. || Affût à crinoline : affût de pièce d'artillerie légère. — Techn. « Armature à arceaux pour assurer la sécurité sur les échelles verticales » (Banque des mots, no 9, p. 55).
Encyclopédie Universelle. 2012.